Le projet « Humanitarian Action and Translation » recherche d’anciens enfants évacués de la Seconde Guerre mondiale pour des entretiens
La réputation de la Suisse en tant que chef de file de l’action humanitaire ainsi que son célèbre multilinguisme sont au cœur d’un projet de deux ans dirigé par des chercheuses du Centre Transius. La Dre Elisabeth MÖCKLI, chercheuse en traductologie, et la Dre Chelsea SAMBELLS, historienne de l’Europe moderne, se sont associées pour explorer le lien stratégique entre les pratiques linguistiques de la Suisse et ses actions humanitaires, notamment dans le contexte des évacuations d’enfants victimes de la Seconde Guerre mondiale. Le projet est financé par le Fonds National Suisse depuis février 2020. Malgré la pandémie de COVID-19, les deux chercheuses ont visité plusieurs archives cantonales et fédérales et ont récemment lancé un appel au public pour obtenir plus d’informations.
Le projet étudie l’évacuation de 60 000 enfants français, belges et serbes victimes de la guerre dans le cadre de séjours de vacances de trois mois en Suisse dans le but d’améliorer leur santé et leur résilience. La population suisse a largement soutenu ces évacuations : plusieurs millions de francs suisses ont été recueillis et des milliers de familles ont accueilli ces enfants. Malgré leur fermeture à la quasi-totalité des évacués, des réfugiés et des migrants en août 1942, les frontières suisses ont rouvert pendant l’été 1944. Quelque 100 000 enfants évacués de toute l’Europe ont été accueillis en Suisse jusqu’en 1949.
Actuellement dans la dernière étape du projet, les Dres MÖCKLI et SAMBELLS mènent des entretiens avec d’anciens enfant évacués (désormais des personnes âgées) et avec certaines des familles qui les ont accueillis. Elles espèrent en apprendre plus sur leurs expériences et découvrir comment les enfants et leurs hôtes utilisaient la langue entre eux. À cette fin, la Dre Wine TESSEUR, chercheuse en traductologie, et la Dre Dora JANDRIĆ, sociologue, ont rejoint l’équipe du projet. Un appel est lancé à toutes les personnes qui pourraient avoir des souvenirs de ces évacuations à les partager en envoyant un courriel () ou en visitant le site web du projet.