Jurisprudence - Revue critique

L’interprétation du droit : réflexions croisées de juristes et de traducteurs

Appel à contributions

Pour son prochain numéro, le comité éditorial de Jurisprudence - Revue critique (JRC), en collaboration avec le Centre d’études en traduction juridique et institutionnelle (Transius) de l’Université de Genève, propose de croiser les réflexions de juristes et de traducteurs-trices ou traductologues sur la question de l’interprétation du droit.

Présentation

Dans le cadre de leur activité professionnelle, juristes et traducteurs-trices sont amené-es à « déterminer » et à « donner » du sens à des textes et des discours juridiques. Les questions herméneutiques auxquelles ils-elles sont confronté-es sont essentielles. Que ce soit dans un contexte unilingue ou multilingue, l’intelligence du sens du texte ou du discours conditionne des activités différenciées qui dépendent de la mission du professionnel concerné (juger, conseiller, traduire, éditer, rechercher, etc.). Si ces activités se distinguent en de nombreux points (formation, discipline, méthodes, cultures, etc.), elles puisent toutes à la même source herméneutique. Mais, si des réflexions interdisciplinaires existent et tendent à se développer sur ce sujet, le dialogue scientifique, qui s’organise par exemple autour de la traductologie juridique, de la jurilinguistique et de la théorie du droit comparé reste timide, notamment en raison du cloisonnement des disciplines et des structures académiques.

Dans les différentes disciplines, des méthodologies spécifiques et des méthodes d’interprétation du droit se sont constituées et ont été intégrées à la formation universitaire et professionnelle. Les enseignant-es transmettent des manières de faire qui structurent la culture professionnelle des élèves et se diffusent dans les différents secteurs d’activité. Par leur travail sur l’interprétation juridique, les chercheurs-ses en théorie du droit, en traductologie juridique et en jurilinguistique ont constitué des approches qui restent, malheureusement, trop inconnues en dehors de tel ou tel champ disciplinaire.

Le numéro 11 de JRC souhaite investir ce champ et contribuer au dialogue intellectuel qui se noue entre chercheurs-ses et praticien-nes relevant des différentes disciplines aux prises avec le droit.

Deux axes principaux sont proposés pour cet appel à contributions, même si d’autres propositions sont également les bienvenues :

  • Axe méthode et méthodologie. Ce premier axe réunira des textes portant sur les méthodes enseignées, les méthodes mises en œuvre et la méthodologie propre aux domaines de la traduction et du droit. Les contributions pourront avoir un contenu théorique (théorie du droit, herméneutique juridique, traductologie juridique, jurilinguistique). Elles pourront aussi avoir une visée plus pratique et discuter les méthodes mobilisées dans tel ou tel corps professionnel (au sein des organisations internationales, des administrations des États multilingues, des entreprises ouvertes sur l’international, des cours de justice, des établissements de recherche en droit comparé, en traductologie, etc.). Les réflexions pourront porter sur les méthodes enseignées dans le cadre de formations universitaires et professionnelles, qu’il s’agisse de la formation de juristes, de diplomates, de traducteurs-trices juridiques, de jurilinguistes, d’interprètes, de terminologues, etc.
  • Axe droit comparé et traduction. Le deuxième axe réunira des textes portant sur les rapports qui s’établissent entre le droit comparé et la traduction. Il s’agit d’abord de s’interroger sur la manière dont le droit comparé éclaire l’interprétation des textes juridiques et la mesure de sa prise en compte à des degrés divers dans la formation et le travail des professionnel-les concerné-es (juges, avocat-es, traducteurs-trices, etc.). Cet axe permettra ensuite d’explorer l’utilité des traductions et de la traductologie pour le droit comparé, en sens inverse donc. Sans traduction, et surtout sans méthode de traduction, le comparatiste se trouve privé d’un outil et d’un corps de méthodes pour la compréhension des textes en langue étrangère qu’il a à connaître.
Informations sur les propositions de texte

Les propositions de textes doivent être adressées à jurisprudence.revuecritique(at)gmail.com (et copie à : transius(at)unige.ch) avant le 20 juillet 2023 et prendre la forme suivante :

  • titre et résumé de 350-500 mots (références bibliographiques non-comprises) en anglais ou en français (le choix de langue sera maintenu ultérieurement pour le manuscrit) ;
  • axe de rattachement de la proposition ;
  • affiliation, coordonnées et notice biographique (150 mots maximum) de l’auteur-trice.
Dates à retenir
  • Délai pour l’envoi des propositions : 20 juillet 2023
  • Notification du résultat de l’évaluation des propositions : 15 septembre 2023
  • Soumission des manuscrits complets (10000 mots maximum) : 31 décembre 2023
  • Évaluation par des pairs et notification du résultat : 31 mars 2024
  • Étape de révision et soumission des manuscrits révisés : 1er juin 2024
  • Publication projetée pour l’automne 2024
Comité scientifique du numéro